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Votre cerveau choisit votre nourriture en 200 millisecondes : découvrez comment!

Votre cerveau décide de la nourriture en seulement 200 millisecondes

Une nouvelle étude révèle que notre cerveau peut évaluer rapidement un aliment, parfois en seulement 200 millisecondes, avant même que nous en ayons conscience. Dès l’apparition d’une image, plusieurs signaux essentiels s’activent simultanément, intégrant des critères comme la santé, les calories, le goût ou encore la familiarité.

Une cartographie précise de l’activité cérébrale

Des chercheurs de l’Université de Melbourne ont analysé l’activité cérébrale de volontaires face à des photos d’aliments. Leur but : déterminer à quel moment précis le cerveau traite différentes caractéristiques liées à la nourriture. Pour cela, ils ont enregistré l’électroencéphalogramme (EEG) de 110 personnes pendant qu’elles visualisaient 120 images, chacune affichée pendant deux secondes. Après chaque image, les participants répondaient à des questions simples sur la santé, le goût ou leur envie de manger. Par ailleurs, un second groupe de 421 personnes a évalué ces mêmes aliments selon 12 attributs, comme la nutrition ou la familiarité.

Les chercheurs ont ensuite utilisé une méthode appelée « analyse de similarité représentationnelle » (RSA) pour relier les motifs EEG aux profils d’attributs, tout en contrôlant l’impact des aspects visuels des images.

Les résultats clés : un traitement rapide et simultané

Les résultats publiés dans la revue Appetite montrent que de nombreuses caractéristiques liées à la nourriture sont traitées très tôt, principalement autour de 200 millisecondes après la présentation de l’image. Ensuite, une autre phase de traitement plus longue, entre 400 et 650 millisecondes, maintient cette activité. Cela indique que le cerveau ne traite pas ces critères séquentiellement, mais en parallèle, en intégrant plusieurs dimensions simultanément.

Les caractéristiques évaluées : quand apparaissent-elles ?

Les données montrent que certains attributs apparaissent très rapidement. La perception de la santé d’un aliment se manifeste entre 195 et 250 millisecondes, avec un pic à 227 ms. Le contenu calorique suit un profil similaire, avec un pic vers 248 ms. La transformation ou la degré de transformation de l’aliment est détecté dès 223 ms, tandis que la valence émotionnelle négative se manifeste dès 154 ms, et la positive à partir de 193 ms, culminant vers 209 ms.

En revanche, d’autres évaluations, comme le goût ou l’envie de manger, apparaissent plus tard, autour de 654 à 670 millisecondes. La familiarité, liée à la reconnaissance ou à l’exposition, montre également un pic entre 205 et 213 ms, puis une activité plus soutenue par la suite.

  • Valence négative : dès 154 ms, pic à 209 ms
  • Valence positive : dès 193 ms, pic à 209 ms
  • Santé : entre 195 et 250 ms, pic à 227 ms
  • Calories : pic à 248 ms
  • Transformation : pic à 223 ms
  • Familiarité : entre 205 et 213 ms
  • Goût et envie de manger : à partir de 654 ms

Implications pour nos choix alimentaires

Ces résultats remettent en question l’idée selon laquelle l’évaluation du goût serait la première étape dans la décision de manger. Au contraire, l’information sur la santé et la nutrition est traitée dès les premières millisecondes, en parallèle avec d’autres critères. Le cerveau semble avoir deux phases : une première étape très rapide, puis une seconde période durant laquelle il pèse différentes dimensions pour ajuster ses préférences.

Deux dimensions clés ressortent : l’« appétence » (incluant goût, envie, valence positive, familiarité) et le « degré de transformation » (lié aux calories et à la transformation de l’aliment). Ces deux facteurs expliquent en grande partie comment nous jugeons un aliment, notamment pourquoi les aliments ultra-transformés sont rapidement perçus différemment.

Une expertise fine et contrôlée

Les chercheurs ont soigneusement éliminé les biais liés aux aspects visuels en modélisant la couleur, la luminance ou la silhouette des images. En combinant les données EEG avec des évaluations comportementales, ils ont pu préciser le timing précis de chaque caractéristique. Cependant, il est important de noter que l’échantillon était majoritairement féminin et composé d’étudiants, et que l’étude portait sur des images plutôt que sur de vrais aliments. Ces limites doivent être prises en compte lors de l’interprétation des résultats.

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