Microplastiques invisibles : votre planche en plastique pourrait contaminer vos aliments
Utiliser une planche en plastique pour couper, émincer ou hacher peut sembler inoffensif. Cependant, chaque passage de la lame peut libérer de minuscules fragments invisibles à l’œil nu. Selon Vilde Snekkevik, chercheuse à l’Institut norvégien de recherche sur l’eau (NIVA), ces microplastiques se détachent surtout lorsque la planche s’use, notamment si l’on coupe des ingrédients durs. Ces petits morceaux peuvent alors se retrouver dans nos aliments.
Ces microplastiques ne proviennent pas uniquement des planches. D’autres ustensiles en plastique, comme spatules, louches, boîtes ou bols, s’usent aussi avec le temps à cause de la chaleur, des lavages répétés et du frottement. À long terme, ces particules s’ajoutent à celles que nous inhalons ou ingérons déjà via l’environnement. Des études citées par la BBC ont montré que des microplastiques ont été retrouvés dans le sang, le foie, les reins, et même les os humains.
Il n’existe pas encore de lien direct entre la présence de microplastiques et une maladie précise. Néanmoins, plusieurs équipes de recherche étudient leurs effets possibles sur l’inflammation chronique ou certaines fonctions cellulaires. En attendant, le principe de précaution incite à limiter leur exposition, notamment en cuisine.
Faut-il abandonner les planches en plastique ?
Les planches en plastique neuves sont généralement sans danger. Cependant, leur usure rapide pose problème. Vilde Snekkevik recommande vivement de remplacer une planche rayée ou usée. Certains experts suggèrent même de changer ces ustensiles une à deux fois par an, surtout si des sillons profonds difficiles à nettoyer apparaissent.
Les planches en plastique ont l’avantage d’être faciles à entretenir. Elles passent au lave-vaisselle et peuvent être utilisées pour différents types d’aliments afin d’éviter la contamination croisée. Le chimiste et toxicologue Bjørn Christian Schirmer explique qu’il utilise principalement du plastique, avec une planche pour les fruits et légumes, et une autre pour la viande et le poisson. Il remplace ses planches dès qu’elles commencent à se rayer. Bien que le silicone soit présenté comme une alternative plus durable, il ne fait pas encore ses preuves.
Alternatives : bois, verre ou titane
Le bois est souvent considéré comme une option plus naturelle. Vilde Snekkevik lui-même préfère l’utiliser. Cependant, ce matériau présente certains inconvénients : il ne passe pas au lave-vaisselle et des études montrent que des bactéries peuvent y pénétrer et y survivre. D’autres recherches indiquent que certains types de bois possèdent des propriétés antibactériennes naturelles. La nature du bois influence également le risque de contamination.
Le verre séduit par sa surface lisse, difficile à rayer et facile à nettoyer. Il ne raye pas les couteaux, mais peut se casser facilement. Une microfissure ou un éclat peut passer inaperçu, rendant le nettoyage difficile et augmentant le risque de contamination.
Quant au titane, parfois présenté comme antibactérien, il ne garantit pas toujours ces propriétés. Plus dur que le bois ou le plastique, il émousse rapidement les lames. Il peut aussi se rayer, avec un risque hypothétique de libération de petits fragments métalliques.
Selon l’Institut vétérinaire norvégien, le bois reste une alternative fiable s’il est bien entretenu. Quoi qu’il en soit, la meilleure prévention consiste à entretenir régulièrement ses ustensiles et à les remplacer lorsqu’ils sont usés.
