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Sauter le petit-déjeuner booste-t-il la cerveau ? La vérité révélée en 2025

Sauter le petit-déjeuner et ses effets sur la cognition : ce que révèle une méta-analyse en 2025

Depuis toujours, on entend dire que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Que ce soit chez les parents ou sur les emballages de céréales, cette idée a forgé nos habitudes, notamment pour éviter le brouillard mental du matin.

Mais une étude publiée en 2025 dans le Psychological Bulletin remet en question cette croyance. En analysant des dizaines d’années de recherches, elle tente de répondre à la question suivante : que se passe-t-il réellement pour nos capacités mentales si l’on ne mange pas le matin ? La réponse n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser.

Ce que la méta-analyse montre chez l’adulte

Les chercheurs Christoph Bamberg et David Moreau ont compilé 63 études impliquant 3 484 participants. Leur objectif : comparer les performances cognitives d’adultes à jeun avec celles de ceux ayant mangé au petit-déjeuner. Résultat clé : l’écart moyen en performance mentale est de 0,02 en termes de taille d’effet, ce qui est pratiquement nul. En d’autres termes, chez un adulte en bonne santé, sauter le petit-déjeuner n’entraîne pas de baisse mesurable de la mémoire, de l’attention ou des fonctions exécutives.

Les statistiques indiquent même qu’il y a environ 25 % de chances que les personnes à jeun se comportent légèrement mieux, mais cette différence est trop faible pour être considérée comme significative.

Le contexte apporte aussi des précisions. Lorsqu’on présente aux personnes à jeun des images d’aliments, leur performance peut diminuer légèrement, probablement à cause de la distraction liée à la faim. Sur des tâches neutres, leur performance est aussi bonne, voire meilleure, que celles qui ont mangé. De plus, plus le jeûne est long, plus une petite baisse de performance apparaît, notamment au-delà de 24 heures. Les jeunes adultes semblent également plus sensibles à ces effets que les personnes plus âgées. Enfin, les tests réalisés en fin de journée montrent souvent des résultats un peu moins bons qu’en matinée chez les participants à jeun.

Pourquoi le cerveau peut fonctionner sans petit-déjeuner

Sur le plan biologique, le cerveau fonctionne principalement grâce au glucose, une source d’énergie disponible dans le sang. Après plusieurs heures sans manger, le corps utilise alors une autre ressource : les cétones, issues des graisses. Ce changement survient généralement entre 12 et 16 heures de jeûne, permettant au cerveau de continuer à fonctionner normalement. C’est pourquoi un jeûne de quelques heures ne nuit pas à la clarté mentale lors des tests.

Un autre aspect intéressant concerne l’impact des croyances. Certaines expériences ont montré que les personnes qui croyaient que ne pas manger améliorait leur concentration obtenaient de meilleures performances, même si leur faim était équivalente à celle des autres. Ainsi, l’attente et la perception jouent un rôle important dans l’expérience mentale, autant que l’alimentation elle-même.

Quand est-il préférable de ne pas sauter le petit-déjeuner ?

Les résultats de cette étude concernent principalement des adultes en bonne santé. Chez les enfants, un petit-déjeuner est souvent bénéfique pour la réussite scolaire, surtout lorsque l’accès à une alimentation équilibrée est limité.

En ce qui concerne la durée du jeûne, dépasser une demi-journée peut entraîner de modestes diminutions de performance. Les tests effectués tard dans la journée ont aussi tendance à donner des résultats moins favorables. Focaliser son attention sur la nourriture pendant qu’on a faim, par exemple en regardant des images d’aliments, peut aussi distraire et pénaliser la performance.

Le jeûne intermittent 16/8 : quelles conséquences cognitives ?

Concernant le jeûne intermittent pratiqué régulièrement chez l’adulte sain, aucune étude incluse dans cette méta-analyse n’a montré de déficit cognitif à court terme. Certaines données indiquent même de légères améliorations après adaptation.

Il faut toutefois noter que la majorité des recherches portent sur des jeunes ou adultes d’âge moyen en Occident. Les personnes plus âgées ou souffrant de maladies métaboliques, neurologiques ou psychiatriques sont peu étudiées. La qualité des protocoles varie aussi, avec parfois des durées de jeûne ou horaires de test mal précisés. De plus, les protocoles religieux, qui impliquent souvent des restrictions hydriques, ont été exclus de cette analyse.

Les jeûnes étudiés allaient de 3 heures à 14 jours, avec une médiane à 12 heures. Aucun aspect de la cognition, qu’il s’agisse de l’attention, de la mémoire ou des fonctions exécutives, n’a montré de déclin systématique. La robustesse des résultats est renforcée par une analyse statistique avancée, tout en rappelant que les protocoles restent hétérogènes.

Ce travail a été financé par le Royal Society of New Zealand Marsden Fund et un prix de l’Université d’Auckland, sans conflit d’intérêt déclaré. La référence complète de l’étude est Bamberg C., Moreau D., 2025, Psychological Bulletin.

En résumé, pour un adulte en bonne santé, ne pas prendre de petit-déjeuner le matin ne semble pas nuire à ses performances mentales, selon ces données. Ce contenu est à but informatif et ne remplace pas un avis médical personnalisé. En cas de problème de santé, consultez un professionnel de santé.

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